La 16e édition du fameux guide gastronomique Bruxelles Ni vu ni connu vient de paraître, au prix de 17,95 euros. Il contient environ 700 adresses. Bonnes adresses ? Indéniablement, il contient de véritables découvertes, mais comment les distinguer des établissements qui sont là parce qu'il faut bien écrire sur eux ?
Vraiment pratique
Ce guide est incontestablement meilleur que ce qu'on a par ailleurs sur le marché (Delta, Lemaire...), car il est très pratique à utiliser. Grâce à une série de pictogrammes faciles à mémoriser (sur la couverture dépliable pour ceux qui n'ont pas tellement de cerveau disponible), on identifie d'un coup d'oeil la carte d'identité de chaque restaurant : renseignements pratiques, ambiance et cadre (très très utile pour ne pas se tromper) et facilités. C'est une véritable mine d'informations.
Le second aspect pratique de ce guide, ce sont ses index : les restos sont classés par commune par type de cuisine, mais on vous signale aussi les restos avec terrasse, d'un coup d'oeil, et les nouveautés de l'année, ceux qui sont ouverts le dimanche et ceux qui sont ouverts tard. En bonus, des rubriques à étoffer : bars et sorties, chefs chez soi (que le guide confond parfois avec des traiteurs...), restaurants spectacle et cours de cuisine (deux seulement répertoriés à Bruxelles). La mise en page est agréable, claire et le guide est très maniable.
Un peu de sel svp
Toutefois, il ne faut pas s'attendre à un véritable guide critique. Les photos qui émaillent les pages çà et là mettent la puce à l'oreille d'une possible complaisance. Tout le monde est beau, tout le monde est gentil et fait bien la cuisine, dans Bruxelles Ni vu ni connu. On aurait aimé des textes un peu moins... publicitaires et plus mordants. Si on les écoute, on irait manger partout. Or, certaines adresses comme Le Quartier Léopold (Place du Luxembourg), qui figure en bonne place dans le guide, sont de véritables usines à couverts. Une adresse qui ne manquera pas de bientôt figurer dans notre liste noire, chacun ses goûts.
Un bottin utile, donc, bien plus que le très laconique resto.be, voire indispensable pour savoir à peu près où l'on met les pieds, et à quel niveau de prix. Il gagnerait toutefois à être plus engagé, plus personnel. Mais les impératifs de la publicité (un beau guide comme ça, ça coûte cher à produire) ont, pour l'heure, raison de la témérité éditoriale.