750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Les Nouvelles du Goût du Monde
  • : Voici un blog consacré à la gastronomie et à l'alimentation, écrit par un journaliste professionnel en reconversion. Pour ses écrits dans la presse économique spécialisée, il a obtenu en 2007 le Prix Louise Weiss du journalisme européen.
  • Contact

Recherche

10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 22:16

Voici bientôt deux ans que Catherine Piette a lancé ses week-ends et ses semaines "Bien-être" (www.vertsoleil.be). Directement inspirés de la cure anti-fatigue de Taty Lauwers (www.taty.be), ils permettent de se mettre sur la voie du rééquilibre de son alimentation. Le principe est simple : c'est une parenthèse gastronomique et énergétique, dans un lieu tranquille à Vierset-Barse (région du Condroz), à une heure de Bruxelles. Un reportage qu'on aurait bien aimé prolonger...

Samedi soir, 19h. Catherine s'affaire dans sa cuisine pour préparer le repas du soir. Toute gantée de caoutchouc, elle jette des feuilles d'orties fraîches dans une casserole d'eau bouillante. La soupe prendra rapidement une belle teinte vert pomme et se révèlera succulente. La cuisinière est intarissable sur la relation entre nourriture et santé. Un lien qu'on a un peu tendance à oublier, comme le montrent les statistiques : on consacre de moins en moins d'argent à son alimentation. Et pour ceux qui font l'effort de s'y intéresser, c'est la cacophonie complète entre les ennemis du sucre, du lait, des graisses, des céréales, de la viande, du cru, du trop cuit, etc. Il faut avoir peur de tout. Difficile de s'y retrouver.

Connaissance de soi

C'est justement le but de ces Week-ends bien-être : se retrouver, loin de sa vie "normale", pour faire une pause et écouter son corps. Dans un silence impressionnant, loin des voitures, des avions et des bruits de la ville. La maison d'hôte qui nous accueille est celle des parents de Catherine, là où elle a passé son enfance. Là où, depuis toute petite, elle cuisinait en semaine avec sa mère et où elle servait de marmiton à son père le week-end, parfois pour plusieurs dizaines de convives. On est à la campagne, pas de doute : le potager me donne l'occasion de reconnaître les légumes et les herbes de mon enfance, que si peu d'enfants connaissent aujourd'hui.

Catherine m'explique que la cure anti-fatigue est un choc, pour nos organismes habitués à trop de nourriture, trop d'additifs, trop de sucre : "on s'encrasse avec la bouffe". C'est en fait une cure de détoxication, qui va permettre de développer son ressenti personnel par rapport à la nourriture. Le "rapport à la nourriture", tiens tiens, ça me rappelle quelques conversations entre parents sur les difficultés à élever ses enfants. Car la nourriture est un moyen d'échapper au contrôle des parents. Une chose est sûre : ça va loin, plus profondément qu'on ne l'imagine au premier abord.

"Après dix jours d'une telle cure, on ressent les effets du jeûne, mais sans le jeûne", résume Catherine, qui ajoute qu'après une telle période, "on sent quand quelque chose ne nous convient pas". On est à l'opposé de l'intellectualisation qui prévaut dans la diététique moderne, en favorisant l'écoute du corps et l'instinct. Et le bénéfice est double, car toute démarche de guérison doit passer par une détoxication, "sinon, la médecine est impuissante quand on est intoxiqué".

Un week-end bouleversant

Lorsque les langues vont se délier, les participants ne tarderont pas à me parler de leurs dépendances, au sucre, notamment. Ou bien leur fatigue chronique, leurs problèmes de digestion, les endormissements après les repas. Ce week-end sera en tout cas bouleversant pour chacun d'entre eux. Tous ont fait une démarche pour être là, et n'y sont pas par hasard. Tous veulent changer quelque chose dans leur vie, et s'attaquent donc à leur alimentation, lourde de sens. Nourriture-médicament, nourriture-échappatoire, nourriture-drogue, nourriture-destruction, nourriture-héritage et bien d'autres associations, se feront jour, petit à petit. La nourriture est un pilier, "mais ce n'est qu'un pilier et beaucoup de choses interviennent dans la manière dont le corps gère la nourriture", selon Catherine.

A notre époque de performance et d'efficacité, la rupture, c'est de prendre le temps de se retrouver. Un week-end n'y suffira pas, mais il fournira une piste à suivre, pour les courageux qui voudront aller jusqu'au bout de leur démarche. En dehors des repas, on se balade dans le coin, on pioche dans la bibliothèque très fournie sur la diététique selon Taty Lauwers et de livres de développement personnel, ou on parle, on s'informe les uns les autres. Catherine organise des ateliers sur des sujets spécifiques: énergie des jeunes pousses, légumineuses, et pratiques alimentaires à personnaliser selon les participants.

Harmonisation

Chacun des "stagiaires", comme les appelle Catherine, aura également droit à un massage énergétique par jour, prodigué par Anne Evrard. "L'harmonisation énergétique permet de rétablir l'énergie optimale de chacun afin de retoruver un équilibre intérieur et de lever les blocages qui nous empêchent de disposer de tout notre potentiel", explique-t-elle. Le "massage" consiste en un soin d'une heure, par apposition des mains, au-dessus des vêtements, bercé par une musique new-age. Le but est de réveiller les différents points d'énergie, de les vitaliser et de les relier entre eux. Pour poursuivre le traitement à la maison, Anne prépare un mélange de fleurs de Bach. "Nos rôles sont très complémentaires", explique Catherine.

"C'est comme une retraite, de venir ici", déclare Stéphanie, une des stagiaires. Hyperactive, elle ne s'arrête jamais et a décidé de s'accorder un moment pour elle. Seuls un quart des participants sont des hommes, et encore, ils viennent avec leurs compagnes. Les femmes sont en effet plus concernées par la nourriture : elles font souvent la cuisine à la maison, et elles sont soumises à la dictature du poids. Véronique, elle, a un problème d'énergie. Comme la plupart des stagiaires, Gwen a déjà une démarche de cuisine-santé, ou de nourriture biologique.

Manger sain

Les stagiaires ont mangé beaucoup le vendredi soir, puis moins le samedi, et encore moins le dimanche. Pas de graisses, cuites, ni de gluten,  ni de sucre, ni évidemment d'alcool. Ils ont bu de l'eau claire, des tisanes et de l'hydromel (eau-miel-citron). Certains ont eu mal à la tête, d'autres étaient "barbouillés". "Quand ça bouge à l'intérieur, c'est qu'on se remet en santé", explique Catherine.

Après une excellente nuit au calme - quel bonheur ! - le petit déjeuner fut l'occasion d'apprendre à confectionner une crème Budwig : graines de sarrasin trempées pendant la nuit, amandes émondées trempées pendant la nuit, fromage blanc au lait cru, banane, pomme râpée, jus de citron et un peu d'huile de carthame ou de tournesol première pression, mixé juste avant d'être servi. Un délice ! La crème était accompagnée d'un non moins délicieux  jus Vert-Soleil : pomme-carotte-fenouil-citron-gingembre préparé grâce à son extracteur Oscar.

Les évaluations sont très positives : créativité des plats (Catherine donne également des cours de cuisine-santé), "ressourcement garanti", "présence douce et chaleureuse" d'Anne, ambiance "détendue et sereine", même s'il y a "beaucoup d'information à assimiler" en un laps de temps trop court ou que la nourriture "manque de viande" ! Ceux qui ont eu le courage ont pu continuer la cure (www.taty.be/saine/cure/htm) à la maison, accompagnés à distance par Catherine. Prochain Week-end Bien-être, du mercredi 8 (midi) au samedi (midi) 11 août 2007.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents